Finances ou sécurité des patients ? la DGOS a fait son choix !

Finances ou sécurité des patients ? la DGOS a fait son choix !

Paris, le 13 décembre 2023

Dans le cadre du dossier relatif aux mesures transitoires, la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) a convoqué, lundi 11 décembre, les acteurs majeurs de la profession à une réunion de présentation, rassemblant l’AEEIBO, l’ALEIBO, le CNP Ibode, le SNIBO, l’UNAIBODE, les syndicats et les fédérations d’employeurs. Des décisions attendues depuis des années et qui, si elles devaient être validées en début d’année 2024 mettraient, pour les années à venir, le patient en danger.

Après une présentation démographique sur la situation actuelle et une vision de celle-ci à l’horizon 2040, la DGOS a imposé à tous des mesures transitoires réparties sur cinq ans avec ouverture de « vannes » chaque année.

Il est essentiel de rappeler que ce choix vise à sécuriser juridiquement les « infirmiers mesures transitoires » au bloc opératoire. Pourtant, ce choix de la DGOS d’autoriser des professionnels non formés d’exercer au bloc opératoire se fait au détriment de l’intérêt du patient. Un choix qui met en lumière les erreurs de la DGOS depuis des années de ne pas avoir su imposer aux établissements une obligation de former son personnel.

Ce dispositif transitoire est surtout un dispositif dérogatoire qui, au lieu de garantir la sécurité des patients, favorise les établissements. Échelonné sur cinq ans, il pourrait permettre à des infirmiers d’intégrer le dispositif chaque année, alors qu’à ce jour, ils seraient considérés comme exerçant illégalement la profession IBODE. De plus, aucune mesure coercitive n’est prévue pour garantir que tous ces infirmiers mesures transitoires ne soient contraints de se former pour devenir IBODE dans un délai déterminé.

Un lobbying payant ?

Ce choix de la DGOS soulève des inquiétudes profondes pour notre profession, pour les écoles d’IBODE et pour notre diplôme universitaire, qui, à peine créé, semble déjà être compromis.

Après huit années de négociations et de va-et-vient du gouvernement, ce dossier semble encore sans issue. Huit années au cours desquelles les établissements ont eu l’occasion de former leur personnel bloc opératoire mais ne l’ont pas fait Il est crucial que le gouvernement reconsidère sa gestion du système de santé, en évitant de privilégier la rentabilité financière au détriment du patient.

Une chance que les soignants se montrent plus réactifs au chevet du patient ! Une réactivité des soins qui risque d’être mise à mal si le gouvernement poursuit sa quête de gérer notre système de santé sous un prisme économique !

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